Le Soliguide, crée par l’association Solinum, propose une cartographie de l’action sociale pour venir en aide au plus démunis. Le concept est déployé depuis 2017 à Bordeaux, Paris, les Hauts-de-Seine, Saint-Denis et Nantes. « On a demandé aux personnes : vous avez besoin de quoi comme informations ? C’est comme ça qu’on a pu catégoriser. Accueil public, douches et wc publics, bibliothèques, fontaines, activités publiques, chantiers d’insertion… » se souvient Victoria Mandefield, la directrice de l’association. Soliguide rencontre immédiatement un grand succès, et déploie ainsi deux bornes interactives dans le centre de Bordeaux, pour que ceux qui ne seraient pas équipés, puissent accéder aux mêmes précieuses informations.
Mais Solinum ne compte pas en rester là. L’association s’est lancé dans la recherche. Le Solilab est en train de finir une étude nationale sur le numérique et la précarité. « On s’est rendu compte que les gens étaient beaucoup plus équipés que ce qu’on pensait. Le blocage réside plus dans les compétences numériques ou les forfaits – beaucoup ont des cartes prépayées – et sont donc limités en terme de datas. La plupart possède un smartphone mais pas Internet. Nous voudrions créer une application mobile de Soliguide, comme ça on peut enregistrer des données en locales sans avoir besoin d’Internet. On se bat aussi pour qu’il y ait du Wifi dans les centres d’hébergement, qui ne sont pas du tout équipés et n’en voient souvent pas l’intérêt… »
Pour Victoria, le numérique ne sauvera pas le monde mais il peut décupler l’impact de ce qui existe déjà, comme l’hébergement citoyen. Le chantier reste énorme, mais avant de cogiter sur les nouveaux outils à créer, cette jeune humaniste alerte sur le besoin d’éducation, le besoin de « faire passer le mot ».
On fait passer :
« Les personnes sans-abris sont comme vous et moi, elles vont sur Twitter, Facebook et YouTube. Alors, si vous voyez un SDF avec un smartphone, ne lui crachez pas dessus ! »